Mes formations en psychothérapie féministe et en psychotrauma

 

 

 

 

 

Il y a 10 ans, je me suis formée en sexothérapie, à l’Institut Indigo[1], d’orientation psychanalytique. J’y ai été confrontée à une vision sexiste et binaire de la sexualité et je me suis sentie révoltée par le peu d'importance donnée aux violences sexuelles et machistes.  Les formes relationnelles et sexualités hors de la norme du couple hétérosexuel y était complètement invisibilisées. A cette époque-là, je me suis tournée, via les réseaux sociaux, vers des sexothérapeutes espagnoles et féministes. Elles m’ont beaucoup soutenue et éclairée sur l’importance de la thérapie féministe dont j’ignorais tout.

 

Lorsque, à partir de 2014, j’ai commencé à recevoir des femmes en consultations de sexothérapie, j’ai pris très rapidement conscience de l’ampleur des violences vécues. Beaucoup avaient déjà des années de thérapie derrière elles et n’allaient pas mieux. C’est ainsi que j’ai pris la décision de me former en Espagne, où des formations en thérapie féministe existent depuis plusieurs années (y compris, depuis peu, à l’Université [2]). Dans les pays hispaniques, être professionnelle avec une formation féministe est une réel indicateur d’une compétence et d’une compréhension des violences machistes et de leur impact sur notre psyché.

 

Je ne suis donc pas psychologue, ni psychiatre. Je ne prescris donc pas de médicaments, ni donne de traitements ni propose des diagnostics. S'il y a un problème d'ordre médical, je vous orienterai vers un.e psychiatre, un.e médecin, un.e sexologue (qui en France, peut être un.e médecin spécialisé.e dans les troubles physiques de la sexualité). Et, vers des neuropsychologues pour les diagnostics HP, TSA, TDA-H.

 

Psychothérapie féministe à Barcelone[3] :

La formation suivie est organisée et animée chaque année dans plusieurs villes espagnoles, par des psychothérapeutes faisant partie d’un réseau de thérapeutes espagnoles, provenant de différents courants, qui travaillent à partir des théories féministes. Elles envisagent la thérapie féministe comme un processus qui est constamment en cours d’élaboration et de réélaboration.

Construite sur une alternance de théorie et de pratique, la partie théorique a intégré l'histoire de la thérapie féministe dans l'histoire du féminisme. La partie pratique m’a permis de revisiter des zones de ma propre histoire qui n’avaient pas été abordées pendant mes années de thérapie personnelle ou qui l’avaient été à partir d’une toute autre perspective. Ce travail d’analyse de notre vécu de femme, à travers de nombreux exercices et surtout le partage en groupe - où les formatrices n'ont pas hésité à parler de leur propre expérience -, est essentiel pour pouvoir ensuite accompagner des femmes à partir d’une approche féministe.

 

Trauma et dissociation à partir d'une perspective féministe[4]:

Animée par Anne Campillo, psychologue, sexologue et experte en psychotrauma, avec 18 ans d’expérience de travail dans l’accompagnement de victimes de violences machistes. Cette formation m'a permis de bien comprendre, et pouvoir expliquer, ce que le trauma fait au cerveau. Ainsi que les outils pour pourvoir transmettre cette connaissance, de manière claire et efficace. La psychopédagogie en psychotrauma est un point important, afin que la personne ayant vécu des traumas puisse comprendre ce qui se passe notamment au niveau émotionnel et pouvoir être actrice de sa propre thérapie, un des grands axes de la thérapie féministe.

 

Approches psychothérapeutiques du trauma à partir d'une perspective féministe[5] :

Animée par Carmen Sánchez Romero, psychologue sociale spécialisée en trauma, avec une expérience d’accompagnement psychosocial à partir des perspectives féministes à des femmes victimes du conflit armé en Colombie et par Ximena Ordóñez Cárdenas, psychologue et thérapeute Gelstat, avec une expérience d’accompagnement de communautés vulnérables en Colombie.

Cette formation intègre également une nouvelle approche en thérapie, celle du “modèle PMS : Pouvoir, Menace et Sens (Marco PAS :  Poder Amenaza y Significado) qui est un modèle alternatif aux systèmes de diagnostics habituels et a été proposé par The British Psychological Society, en 2018.

Les personnes sont soumises, dans le passé ou dans le présent, à différents types d’adversités, certaines très légères et d'autres très intenses, qui peuvent être spécifiques ou uniques (trauma simple), ou bien prolongées et répétées (trauma complexe), et mettent en danger l'intégrité personnelle, voire la vie. Elles ont un impact sur la vie des personnes et sont perçues comme des Menaces (le deuxième composant du modèle).

Les adversités sont vécues selon le Sens que l'individu leur attribue. Celui-ci est modulé par les différents discours sociaux, transmis à partir de sources très différentes, qui incluent les médias, l'environnement, les relations, l'éducation, etc. Leur intériorisation crée une manière de comprendre et de valoriser ce qui s'est passé en chacun, c’est ainsi que se produit un Sens concret à ce qui a été vécu.[6] »

 

Formations pour 2023 :

 

ICV : Intégration du Cycle de Vie [7]

Mes formations précédentes m'ont permis de me former à l'accompagnement en psychotrauma essentiellement par la parole. Il m'a paru important d'y ajouter une approche comme l'ICV qui permet, à l'aide de différents protocoles, de relancer l'intégration neuronale pour permettre au système corps/psychisme d'aller vers un mieux-être. 

La formation, sur 4 niveaux, se déroule durant toute l'année 2023 et je peux déjà vous proposer certains des protocoles, comme le travail sur la Ligne de Temps ou celui de Trauma Récent. 

 

Intégrer le féminisme dans la pratique en psychothérapie[8]

Ma première formation en psychothérapie féministe remontant à cinq ans et comme aucun réseau de thérapeutes féministes n'existe en France, j'ai suivi une deuxième formation (cette fois-ci en ligne en février, mars et avril 2023,) avec Ianire Estébanez, psychothérapeute de Bilbao. Pour elle "lorsque le féminisme arrive dans le monde psy, il révolutionne tout". Cette formation s'adresse uniquement à des thérapeutes en exercice afin de réfléchir sur notre pratique professionnelle. 

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Je participe régulièrement tant à Paris comme à Barcelone, à des ateliers, colloques et congrès féministes au sujet des violences machistes. Celui qui m'a le plus apporté, sans doute aucun, a eu lieu en d'octobre 2019, à Barcelone, organisé par l'Institut Català de les Dones : "Congrés Internacional per a l'Erradicació de les Violències Masclistes".[9]

 

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